Au plus près de l’Alaska en ferry

C’est le seul moyen d’accès à l’une des régions les plus sauvages du monde : l’Alaska. Une croisière au fil des fjords et des glaciers, sous l’œil des baleines…

L’Alaska , inaccessible ? Pas si l’on prend le bateau ! L’Inside Passage (Passage Intérieur), une voie maritime qui longe la côte sud-est du plus reculé des Etats d’Amérique, rend abordable à tous des étendues sauvages où aucun véhicule terrestre ne se risquerait. Sur 800 kilomètres, cette route nautique louvoie entre un chapelet d’un millier d’îles qui s’ancrent au large d’un littoral que les glaciers ont entaillé de fjords et de criques.

Bien que des navires rallient l’Alaska depuis Vancouver, au Canada, mieux vaut prendre l’avion jusqu’à Juneau, seule capitale d’un État américain, à n’être connectée à aucun réseau routier. Cerné de montagnes, l’ancien camp de prospecteurs d’or héberge à l’année à peine plus de 31 000 habitants, dix fois moins qu’Anchorage, la ville la plus peuplée de la contrée.

Juneau n’en demeure pas moins la première destination touristique, avec un million de visiteurs par an. C’est en effet de son port que partent tous les ferrys qui cabotent sur le Passage intérieur. A leur bord, on rejoint, en une journée, la ville de Sitka, ancienne capitale de l’Alaska russe, dont le territoire fut racheté par les Américains en 1867. Vestige de cette époque, le dôme rebondi de la cathédrale orthodoxe Saint-Michael toise les eaux noires du Pacifique.

Sitka est le point de départ de nombreux sentiers de randonnée qui s’enfoncent dans la Tongass Forest, la plus vaste forêt pluviale tempérée de la planète (69 000 kilomètres carrés). Composée d’épinettes et de thuyas géants, c’est le royaume de l’ours noir et du pygargue à tête blanche, l’oiseau emblème des États-Unis, presque disparu dans le reste du pays.

Ne ratez pas l’ascension du volcan Edgecumbe, sur l’île voisine de Kruzof : du haut de ses 976 mètres, le panorama est à couper le souffle. Toujours en ferry, on gagne Ketchikan, un important port de pêche au saumon qui fut l’ancien camp d’été des Indiens tilgits. Des totems en bois peints sont d’ailleurs présents un peu partout dans la ville. C’est l’endroit parfait pour organiser une expédition en canoë ou en kayak au pied des Mitsy Fjords, d’impressionnantes falaises transpercées de cascades argentées.

On revient ensuite à Juneau pour prendre cette fois un hydravion, si le temps le permet. Cap sur Gustavus, au nord du Passage . Ce bourg est la porte d’entrée du parc national de Glacier Bay, la plus grande réserve marine du monde (13 287 kilomètres carrés). Seize glaciers y déversent, dans des eaux limpides, une multitude d’icebergs, blancs, gris bleu, ou presque verts. On y admire aussi plusieurs espèces de cétacés – orques, baleines à bosse et de Mink – qui se nourrissent ici en été avant de repartir vers le sud. Les sauts de ces mastodontes, avec en toile de fond, le scintillement des blocs de glaces, valent à eux seuls le voyage.

Conseils aux visiteurs :

  • Quand partir ? De fin avril à début septembre, quand le Passage intérieur n’est pas pris dans les glaces. Pour observer les baleines, venir à partir de juin.
  • A savoir : Des bateaux de différentes tailles circulent dans le Passage intérieur. Attention, les plus gros paquebots ne desservent que les ports principaux, et certaines destinations ne sont accessibles qu’à bord de petits ferrys.

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