Mont-Saint-Michel, grandeur nature

En juin 2015, plus aucune route ne relie la célèbre abbaye à la terre. Le « Rocher » va retrouver sa magie d’antan, lorsqu’il était une île.

C’est dans la baie qui marque la frontière entre la Bretagne et la Normandie que s’ancre le Mont-Saint-Michel. Le cône de granit est rattaché au continent par un isthme étroit, immergé lors des grandes marées.  Quand l’eau se retire, il offre l’incroyable spectacle d’un rocher cerné de vasières scintillantes. C’est au VIIIe siècle qu’il fut dédié à saint Michel, après que saint Aubert, alors évêque d’Avranches, fit un rêve où l’archange Michel lui demandait d’y élever un sanctuaire. Très vite, les pèlerins affluèrent sur l’île, malgré les dangers qu’ils encouraient: marées galopantes, brouillards traîtres, sables mouvants.

En 1879, une route surélevée sur une digue fut construite. Mais l’obstacle augmenta l’amplitude des marées et provoqua l’ensablement de la baie. Pour préserver son écosystème, la route a été remplacée par un pont-passerelle ouvert aux piétons, vélos et navettes. La digue en cours de destruction devrait disparaître en juin 2015.

Le Mont-Saint-Michel retrouvera ainsi son caractère maritime, tel que le découvrirent les premiers moines bénédictins qui s’installèrent sur l’île. Ce sont eux qui bâtirent, à partir du Xe siècle, l’abbatiale romane qui constitue le cœur de l’abbaye. Mais ses plus beaux édifices, de style gothique, furent érigés au XIIIe siècle, sur trois niveaux appuyés sur la pente du rocher.

Appelée « la Merveille », cette partie comprend notamment le réfectoire, le cloître et des logis. L’unique rue pavée qui conduit des remparts à l’abbaye est bordée d’une soixantaine de bâtiments classés, abritant boutiques, restaurants et hôtels. Ils sont les lointains héritiers des auberges, tavernes et échoppes d’objets religieux qui avaient pignon sur rue au Moyen Age.

Déserté en 1790, le sanctuaire a lui aussi renoué en partie avec sa vocation spirituelle: les bénédictins s’y installèrent à nouveau en 1966, avant que les moines et moniales des Fraternités de Jérusalem ne leur succédèrent en 2001.

Conseils aux visiteurs :

  • Quand partir ? Au moment des grandes marées de mars à septembre, pour jouir pleinement de l’aspect insulaire retrouvé.
  • A voir : la chapelle de Saint-Auber (XVe siècle), perchée sur un rocher, à l’extérieur des remparts.
  • A savoir : ne pas s’aventurer s652ans guide dans les vasières entourant l’île. La marée monte très vite, « à la vitesse d’un cheval au galop », selon le dicton local.

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